Suivi des plages de pontes des tortues marines en Afrique centrale
L’Afrique centrale accueille, dans ses eaux côtières et sur les plages de sables (site de ponte), des populations de tortues marines d’importance mondiale. 5 des 7 espèces de tortues marines pondent et se nourrissent le long des côtes Atlantiques de l’Afrique : la tortue imbriquée (CR sur la liste rouge de l’UICN), la tortue verte (EN sur la liste rouge de l’UICN) , la tortue luth, la tortue olivâtre et la tortues Caouanne (toutes VU sur la liste rouge de l’UICN). Parmi les priorités de conservation à l’échelle mondiale : l’Afrique Centrale héberge le plus important site de pont au monde pour la tortue luth et une population de tortue imbriquée génétiquement unique au Monde et dans une situation très préoccupante, avec une population relictuelle d ‘environ 50 femelles adultes qui pondent à Sao Tomé et Principe et qui se nourrissent sur les fonds coralliens le long des côtes de l’Afrique Continentale. Ces 5 espèces sont soumises à des pressions anthropiques très intenses.
Traditionnellement, les communautés côtières collectent les œufs et chassent les femelles en phase de pont. A cette menace traditionnelle s’ajoute des problématiques plus récentes liées notamment à une forte croissance démographique et un exode rural associé à une urbanisation galopante et anarchique des zones côtières. A cela s’additionnent, l’exploitation des ressources naturelles (exploitation pétrolière) et la construction d’infrastructures portuaires, l’érosion côtière naturelle ou provoquée, le réchauffement climatique et l’élévation du niveau de la mer qui mettent à mal les plages de pontes et la reproduction des tortues marines en Afrique centrale.
De 2023 à 2026, avec le soutien financier de SEETURTLES à travers son programme milliards de bébés tortues, RASTOMA accompagnera financièrement et techniquement ses organisations membres dans 3 pays dont le Cameroun, le Gabon et la RDC dans la protection des femelles en ponte et des œufs pour assurer la pérennité des sites de reproduction en d’Afrique centrale et globalement la survie des tortues marines.
Les actions à mener seront entre autres la formation des chefs de projet et techniciens de terrains, la construction et la gestion des écloseries, les patrouilles des plages, l’éducation et la sensibilisation des communautés locales.
La finalité sera de protéger en moyenne 750 nids et de libérer 80.000 bébés tortues (y compris les tortues Luth, les tortues olivâtres et les tortues vertes) à l’océan chaque année pendant ces trois saisons de nidification.